Le sonneur du beffroi Jean-Pierre,
Solitaire, habite au sommet
Là-haut parmi les vieilles pierres
Qui gardent si bien leur secret.
Mais ses cloches sont ses compagnes.
Et le soir quand vient Margoton,
Eveillant l'écho des montagnes
S'égrène un joyeux carillon.
Refrain:
Ecoutez donc les vieilles cloches
Sonner l'heure du rendez-vous,
Voici Margoton qui s'approche,
Leur murmure est encor plus doux.
Le bronze ébranle la charpente,
Du sommet de la vieille tour
S'envole une chanson d'amour,
Les cloches chantent.
Un jour Margoton l'infidèle
A Jean-Pierre fit ses adieux,
Elle allait, l'horrible nouvelle,
Epouser un autre amoureux.
Et torture jusqu'aux entrailles,
Jean-Pierre le carillonneur,
Dût sonner pour leurs épousailles
Hurlant de rage et de douleur.
Refrain:
Ecoutez donc les vieilles cloches
Qui sonnent des carillons fous
Pour l'infidèle au cceur de roche,
Pour Margoton et son époux.
Ecoutez les échos répondent
Et Jean-Pierre le délaisse,
Frappe le bronze à le briser,
Les cloches grondent.
Elles ont toutes des félures
Les cloches du carillonneur,
Plus cruelles sont les blessures
Que Jean-Pierre porte en son cceur.
Pour mettre fin à son supplice,
Hanté par le passé maudit,
A l'heure où l'on sonne l'office
Jean-Pierre au battant se pendit.
Refrain:
Ecoutez donc les vieilles cloches,
Comme un carillon ecroulé
De Jean-Pierre c'est la caboche
Qui frappe le bronze fêlé.
sonnent sa dernière heure,
Et jetant encore aux échos
Un dernier râle de sanglots,
Les cloches pleurent.