Le soir où il
la rencontra
Elle était fraîche
comme le lilas
La Marjolaine
Il lui dit : prenez donc
mon bras
Elle répondit presque
tout bas !
C'n'est pas la peine
J'n'écoute jamais
les séducteurs
Car tous les hommes sont
des menteurs
Qui vous racontent
Des belles histoires, des
mots gentils
Comme les mamans à
leur petit
Font d'jolis contes
Mais, il était si
beau garçon
Bientôt elle lui
di : Mon p'tit nom ?
Ben c'est Yvonne...
Vous voulez m'emmener ?
oh ça non
J'fais vivre ma soeur ma
mère, Madelon
Elles n'ont personne
Mais lui r'garda dans les
yeux
Le printemps chantait amoureux
Dans la nuit brune
Dans la nuit déserte
il lui prit
Un baiser d'amour dans
la nuit
Au clair de lune
Alors le coeur plein de printemps
Les deux gosses bien gentiment
S'mirent en ménage
Lui c'était un peintre
plein de talent
Mais un tout jeune, un
débutant
Plein de courage
Dix ans ils luttèrent
tout les deux
Sans pain parfois, souvent
sans feu
La série noire
Puis vinrent les commandes
les honneurs
L'argent et la légion
d'honneur
Toutes les gloires
Alors au bout de quelques
mois
Il lui dit : De la vie,
crois moi
C'est la bataille
J'suis lancé; je
songe à m'marier
Dame, tu pourrais m'en
empêcher
Faut qu'tu t'en ailles
Prends cette enveloppe
Y'a vingt mille francs
Mais elle affolée
et pleurant
Perdant la tête
Prit les billets, l'en
souffleta
En criant : Non je ne suis
pas
D'celle qu'on achète
Elle disparut, lui se maria
Quand un soir rentrant
d'l'opéra
Avec sa femme
Devant la porte de sa maison
Il aperçut plein
d'émotion
Une pauvre femme
C'était elle sa
maîtresse d'antan
Qui lui dit : - tu
m'appelais dans l'temps
Ta p'tit Yvonne
J'voulais t'dire un dernier
adieu
Maintenant je pars loin
de tes yeux
Mais j'te pardonne
Tout ça parce qu'un
soir de printemps
Un homme lui avait dit
: - vraiment,
Vous êtes jolie...
Ah ! Quand vient la saison
des amours
Fillettes méfiez
vous en toujours
C'est ça la vie