A Paris la grand ville
Des ombres vont la nuit
Qui se faufilent
Le long des murs sans bruit
Là sous la lanterne au feu rouge
Faisant les cent pas
Les braves agents surveillent les bouges
Dans l'service on ne blague pas
D'autres sous leur capuchon
Par deux dans la nuit s'en vont
Ce sont les nocturnes, la papillons de nuit
Qui veillent pour qu'on n'fassent pas de bruit
Quand l'bourgeois roupille dans sa turne
S'ils sont taciturnes
Sous les plis d'leur manteau
C'est qu'ils risquent souvent leur peau,
Les nocturnes
Le long des sombres berges
Où de pâles falots
Semblent des cierges
Reflétés par les flots
Des ombres s'en vont tête basse
Si lasses de souffrir
Que vers l'eau profonde qui passe
Elles viennent en finir
Quand on est trop las de lutter
Un soir, on a qu'à sauter
Ce sont les nocturnes
Les papillons de nuit
Recelant dans les bonheurs détruits
Leur coeur sont de funèbres urnes
Ils vont taciturnes
Là bas vers les flots noirs
Où sombrent les grands désespoirs
Les nocturnes