Deux gendarmes un beau dimanche
Chevauchaient le long d'un sentier
L'un portant la sardine blanche
L'autre le jaune baudrier
Le premier dit d'un ton sonore:
- Le temps est beau pour la saison
- Brigadier, répondit Pandore
Brigadier, vous avez raison
Phoebus au bout de sa carrière
Put encore les apercevoir
Le brigadier d'une voix claire
Troubla le silence du soir:
- Vois, dit-il, le soleil qui dore
Les nuages à l'horizon
- Brigadier, répondit Pandore
Brigadier, vous avez raison
Ah ! C'est un métier difficile
Garantir la propriété
Défendre les champs et la ville
Du vol et de l'iniquité
Pourtant l'épouse que j'adore
Repose seule à la maison
- Brigadier, répondit Pandore
Brigadier, vous avez raison
Il me souviens de ma jeunesse
Le temps passé ne revient pas
J'avais une folle maîtresse
Pleine de mérite et d'appâts
Mais le coeur, pourquoi je l'ignore
Aime à changer de garnison
- Brigadier, répondit Pandore
Brigadier, vous avez raison
La gloire, c'est une couronne
Faite de roses et de lauriers
J'ai servi Vénus et Bellone
Je suis époux et brigadier
Mais je poursuis ce météore
Qui vers Colchos guidait Jason
- Brigadier, répondit Pandore
Brigadier, vous avez raison
Puis ils rêvèrent en silence
On n'entendit plus que le pas
Des chevaux marchant en cadence
Le brigadier ne parlait pas
Mais quand revint le pâle aurore
On entendit un vague son
- Brigadier, répondit Pandore
Brigadier, vous avez raison